Mot du Nonce Apostolique

Après les événements dramatiques du 11 septembre dernier, un poète Italien a écrit:   

"Ces avions qui ont percuté    

contre les superbes tours,   

ce vol á corps perdu de vies humaines   

contre d’autres vies…   

L’esprit chancelle, l’âme est surpassée, opprimée…   

Se préparent, et peut-être sont déjà arrivés,   

les temps dans lesquels seront exigés   

aux hommes d’être différents   

de ce que nous avons été jusqu’ici. Comment ?."   

 

La poésie exprime la conscience – diffuse et collective – que dans notre monde, à l’intérieur de l’histoire des peuples et de chaque nation, comme aussi au fond de la conscience de chaque personne, quelque chose doit changer, que nous devons devenir «autres».   

Mais comment? Voilà la grande question.    

Il n’y a pas de réponses faciles à ce défi de l’époque. Mais, certainement, la réponse à ce «comment» nous devons la chercher et la trouver «ensemble», en apprenant à penser ensemble, à travailler ensemble, à vivre ensemble et – si c’est nécessaire, pourquoi pas – à souffrir ensemble.   

Il y a deux sphères autour desquels la conscience que quelque chose doit changer est particulièrement aiguë il s’agit du monde de la politique et celui de l’économie. Le 11 septembre est aussi un signal tragique de l’échec d’une certaine façon de faire de la politique. Quant à l’économie, des voix toujours plus nombreuses et préoccupées se soulèvent pour signaler le danger et la menace que celle-ci – l’économie- soit porteuse non pas de la globalisation des biens mais de l’injustice.   

Ces idées ont suscité en moi un vif intérêt à participer à ce Congrès international sur le thème: Politique et Économie: les voies de la Fraternité.   

La politique et l’économie qui semblent souvent représenter, les champs par excellence de conflictualité et d’antagonisme, peuvent-elles devenir au contraire des lieux de fraternité, des voies qui fassent dilater et étendre la fraternité sur toute la face de la terre? Et, comme semble suggérer le thème de la première conférence, Haïti, ce Pays creusé par la souffrance, ce Pays que nous aimons et estimons tant, n’a t-il peut-être pas un rôle historique à jouer pour indiquer le défi de la fraternité à la communauté internationale?    

En mon nom personnel et, dans la mesure du possible de mes Collègues Ambassadeurs, comme Doyen du Corps Diplomatique, j’adresse mes plus vives félicitations à l’Archidiocèse de Port – au – Prince qui, en collaboration avec d’autres prestigieuses Universités, a bien voulu organiser ce Congrès.

 Bon et fructueux travail à tous.

Je regagne ma place, dans la salle, afin d’être un auditeur attentif.

Merci.

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